En hiver, quand le froid et l'obscurité s'obstinent contre tout enthousiasme me viennent des colères noires.
Je me précipite dans mon atelier et la porte que je claque rageusement derrière moi m'y enferme pour plusieurs heures de rage froide.
Je prépare dans un seau une épaisse encre noire, bitumeuse, grasse et virulente.
Je n'allume pas la lumière.Une nuit en plein jour me protège de toute volonté de maîtriser quoi que ce soit. C'est en novembre ou en décembre. Descente au fond d'un gouffre noir.
La feuille blanche que je pose au sol ne perd rien pour attendre.
Je projette des jus colorés qui électrisent la surface et m'incitent à attaquer .
Ma patience est à bout. Comme dans une hallucination c'est de la feuille même qu'émane la lumière et d'inquiétantes ombres grandissent.
Il me suffit de charger ces ombres de peinture noire que j'applique violemment avec un bâton.
C'est une danse d'ombres.
Ce sont des scènes de combats.
des affrontements.
De mystérieux antagonismes.
Une violence qui ne peut se décharger que dans des orages d'encre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire